CHRONIQUE PAR ...
Fishbowlman
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
10/20
LINE UP
-Francis Rossi
(chant+guitare)
-Rick Parfitt
(guitare+chant)
-Alan Lancaster
(basse+chant)
-John Coghlan
(batterie)
-Frank Ricoti
(percussions)
-Andy Bown
(claviers)
TRACKLIST
1)Hard Time
2)Can't Give You More
3)Let's Ride
4)Baby Boy
5)You Don't Own Me
6)Rockers Rollin'
7)Rockin' All Over The World
8)Who Am I ?
9)Too Far Gone
10)For You
11)Dirty Water
12)Hold You Back
DISCOGRAPHIE
Qui a dit que Status Quo faisait toujours la même chose ? Le groupe, lassé de cette sempiternelle critique, choisit de se laisser aller et d'expérimenter, sous la houlette du producteur Pip Williams. C'est bien lui le grand responsable de cet album désespérément propret, conçu pour séduire le marché américain. Dès l'intro de "Hard Time", la désillusion est de taille, avec des guitares qui sonnent plus pop que rock. La mollesse générale de Rockin' All Over The World en fait un album haï par tout le groupe.
Rempli à rabords de claviers et de bidouillages en tout genre (cuivres, percussions, synthés), Rockin' All Over The World est de ce fait assez pénible à écouter. Pourtant, les compos sont loin d'être mauvaises, cela reste un album rock. Seule la production est pop et elle porte un préjudice énorme à l'album. Gageons que s'il avait été produit par le groupe lui-même, Rockin' All Over The World aurait eu une toute autre gueule ! Mais la magie Status Quo opère toujours, et cet album, vous l'écouterez encore et encore malgré tous ses défauts ! Même les titres les plus moyens, on en devient accro!
C'est Alan Lancaster qui a écrit les titres les plus osés, comme en témoignent les expérimentations pas très heureuses sur "Let's Ride" et "You Don't Own Me". "Too Far Gone" est pas trop mal, par contre, avec ses cuivres, ses harmonies et son rythme effréné. "Too Far Gone" amorce un peu ce qu'on retrouvera sur l'album suivant, If You Can't Stand The Heat. C'est l'occasion aussi de voir Status Quo faire autre chose. La production permet de savourer le jeu du batteur John Coghlan sur "Baby Boy", qui change du boogie habituel, et celui d'Alan Lancaster, un bassiste au registre plus varié que celui de Cliff Williams d'AC/DC (comment ça, ce n'est pas dur ?!).
Dès que les guitares deviennent plus saturées comme sur "Rockers Rollin'", c'est là où on voit à quel point la production manque de punch. Dommage car ce titre est une vraie tuerie, ce n'est pas un hasard si c'est celui qui se rapproche le plus du Quo traditionnel. Même l'intro avec arpèges et synthés est de toute beauté. "Rockin' All Over The World" est le seul classique de ce disque et difficile à son écoute d'imaginer qu'il s'agisse d'une reprise tellement ce titre sonne comme Status Quo ! En tout cas, cette reprise aura permis de sortir de l'anonymat dans lequel la version originale de John Fogerty était plongé. Bruce Springsteen en fera une reprise aussi. Incontournable en live, avec son refrain légèrement beauf sur les bords et son ambiance "piano-bar", il vient s'ajouter à la liste déjà longue de classiques.
Pip Williams a aussi composé un titre, "Who Am I ?", qui ne restera pas dans les annales avec son tempo bluesy et sa surenchère de claviers. Parmi les titres soft, "Baby Boy" et "Dirty Water" ne sont pas mauvais mais trop cul-cul la praline ; ils ne font que rendre l'album plus ennuyeux qu'il ne l'est déjà. La ballade "For You" est réussie par contre, elle aurait très bien pu figurer sur On The Level ou Blue For You. Parmi le rock qui ne ferait pas de mal à une mouche, "Hard Time" et "Hold You Back" passent plutôt bien, alors que "Can't Give You More" a beau être rapide, sa mélodie est trop nian nian, une fois n'est pas coutume.
Finalement, Status Quo n'a vraiment pas de bol puisqu'on les accuse d'être redondant, et dès qu'ils font un album différent, on leur reproche de ne pas être aussi bon que leurs classiques. Et ce n'est pas la dernière fois qu'un tel paradoxe se produira tout au long de leur carrière, preuve si il en est qu'eux aussi ont su prendre des risques.