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CHRONIQUE PAR ...

5
Fishbowlman
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 10/20

LINE UP

-Francis Rossi
(chant+guitare)

-Rick Parfitt
(guitare+chant)

-Alan Lancaster
(basse+chant)

-Andy Bown
(claviers)

-Pete Kircher
(batterie)

TRACKLIST

1)A Mess of Blues
2)Ol' Rag Blues
3)Can't Be Done
4)Too Close to the Ground
5)No Contract
6)Win or Lose
7)Marguerita Time
8)Your Kind of Love
9)Stay the Night
10)Going Down Town Tonight

DISCOGRAPHIE


Status Quo - Back To Back
(1983) - rock - Label : Phonogram



Années 80, John Coghlan out, ça commence sérieusement à sentir le roussi. La qualité des albums allant decrescendo depuis Never Too Late, c'est un groupe fatigué qui enregistre Back To Back. Personne n'est d'accord sur l'orientation musicale du disque, l'heure de la séparation est proche. Back To Back est l'oeuvre d'un groupe en roue libre, en train de mourir, l'envie n'est plus là. De toute évidence, ils sont finis, dépassés.

Alan Lancaster tente tant bien que mal de freiner le plus possible les velléités popisantes de Francis Rossi, tandis que ce dernier aimerait pouvoir se lâcher davantage, sans contraintes, et négocier le virage des années 80 une bonne fois pour toute. D'où un album en demi-teinte, le cul entre deux chaises, avec d'un côté les rythmes traditionnels de boogie, toujours présents, et de l'autre des mélodies désuètes, proches de la variété. La pochette, avec les deux camions roulant dans une direction différente, symbolise très bien cette dualité. Les claviers deviennent franchement kitsch, on pouvait déjà s'en rendre compte sur les fautes de goût de 1+9+8+2. Avec le single "Marguerita Time", très pop et cul-cul la praline, ainsi que le rigolo "Going Down Town Tonight", composé par le claviériste Guy Johnson (un pote à Francis Rossi), Back To Back influencera certainement les heures les plus rock du Club Dorothée. On finit par s'attacher à ces chansons-là, à les trouver entraînantes même si Status Quo commence à devenir ringard.

Ce sont d'ailleurs ces singles, plus risqués, qui se démarquent du lot car ils ont le mérite d'essayer de sortir du boogie ronronnant. Leurs refrains se retiennent au moins. Thirsty Work reprendra la recette de ce genre de titres boogie-variété, appuyés par des claviers complètement à l'ouest. "Marguerita Time" à elle seule provoquera une violente polémique au sein du groupe, Alan Lancaster refusera qu'elle apparaisse sur l'album. « Je suis un rocker, je ne veux pas perdre la face devant ma famille et mes amis en jouant cette merde ! » Ce bon Alan semble oublier qu'il est l'auteur de compos comme "Stones" ou "You Don't Own Me" qui ne valent guère mieux mais bon. Il ne se déplacera pas pour l'émission Top Of The Pops quand le Quo la jouera à la TV, Il sera remplacé par le bassiste de Slade, Jim Lea, pour l'occasion. Pour le reste, Back To Back se laisse écouter... mais est-ce suffisant ? Certainement pas.

La reprise d'Elvis Presley, "A Mess of Blues", est sympa, rythmée... classique ! Mais les autres titres boogie paraissent bien fades, que ce soit "Can't Be Done" ou "Win or Lose". Et les mélodies « variétoche » de Francis Rossi n'aident pas à remonter le niveau. Même chose pour la ballade "Too Close to the Ground" où là encore, Francis Rossi donne l'impression de bailler pendant qu'il chante. Si les qualités mélodiques sont présentes, c'est bien un groupe sans vie qui joue derrière et ça s'entend ! Du coup, on en vient à attendre avec impatience le moindre titre qui se démarque un minimum de ce marasme... "Ol' Rag Blues" et ses sonorités 80's ? Bof, rien qu'avec son intro « héroïque » (gros son de batterie et solo de guitare caricatural), on pouvait se douter de quoi serait fait In The Army Now... ça fait peur. "No Contract" et son rythme mécanique ? En voilà une compo bien burnée, plus heavy, chantée par Rick Parfitt, bien dans le style moderne de Just Supposin'. Les riffs sonnent comme du "Money For Nothing" avant l'heure.

La fin de l'album est plus animée également, avec "Your Kind of Love", le seul titre chanté par Alan Lancaster dont on appréciera le feeling, un bon rock tranquille, sans prétentions, quelques sonorités aiguës « à la U2 » sur les couplets... le son étant meilleur que sur 1+9+8+2, ça aide. Avec "Stay the Night", on a même un riff... ouais c'est rare mais y'en a quelques uns sur ce disque, faut pas croire. Un riff à la "Start Me Up", revu et corrigé version Status Quo, avec un Francis Rossi qui sort de sa léthargie... un des meilleurs titres de Back To Back. Pour en arriver à se réjouir d'un titre comme "Stay the Night", cela signifie que le reste n'est pas bien folichon. Et les bonus dans tout ça ? Si le remaster a un son tout à fait correct, c'est bien là son seul intérêt. Car les bonus sont moisis... entre la version single de "Going Down Town Tonight" (super...), la version longue de "Ol' Rag Blues" (sic), l'autre version de "Ol' Rag Blues" chantée par Alan Lancaster (ce qui n'aide pas à rendre le titre meilleur), une version remixée de "The Wanderer" et la version longue de "A Mess of Blues", on frise l'indigestion.

À part ça, le single "The Wanderer", sorti en 1984, peu de temps avant le split du Quo... encore un morceau de rock-variété pas désagréable en soit, vite oublié, il ne figure pas sur Back To Back à l'origine. La face B "I Wonder Why", ainsi que la chute de studio "Cadillac Ranch" (riff à la Keith Richards en intro) sont sans grand intérêt également. Usé par les tournées incessantes, les problèmes de drogue et les relations difficiles entre Alan Lancaster et Francis Rossi, Status Quo organisera une tournée d'adieu, End Of The Road, avant de se séparer une première fois. Avec le recul et vu la gueule de Back To Back, la nécessité de cette séparation saute aux yeux. S'ensuit un roman digne des aventures entre Pink Floyd et Roger Waters. Pour résumer : en 1985, Alan Lancaster réussit à convaincre Status Quo de se reformer exceptionnellement pour participer au Live Aid. Le groupe sera le premier à jouer, en pleine après-midi... personne ne voulait jouer à cet horaire.


Si leur prestation n'est pas bonne, ce n'est pas grave puisque le succès remporté est total et poussera Francis Rossi à reformer le groupe durablement avec « ses » musiciens, au look tout droit sorti de chez Duran Duran... Seule condition imposée : qu'Alan Lancaster ne soit pas de la partie. Rick Parfitt finit par accepter et Alan Lancaster, estimant qu'une reformation du Quo ne peut pas se faire sans lui, portera plainte contre le groupe. Il perdra son procès. Cela donnera... finalement Back To Back n'est pas si mauvais, il faut relativiser.


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