Chronique : Kiss Dressed to Kill (1975)

CHRONIQUE PAR ...

Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 12 octobre 2025

Sa note : 13/20

LINE UP

-"Paul" Stanley Bert Eisen
(chant+guitare)

-Chaim "Gene Simmons" Witz
(chant+guitare sur "Ladies in Waiting"+basse)

-George Peter John "Criss" Criscuola
(chant+batterie)

-Paul Daniel "Ace" Frehley
(chœurs+guitare+basse sur "Getaway" et "Rock Bottom")

TRACKLIST

1) Room Service
2) Two Timer
3) Ladies in Waiting
4) Getaway
5) Rock Bottom
6) C'mon and Love Me
7) Anything For My Baby
8) She
9) Love Her All I Can
10) Rock and Roll All Nite

DISCOGRAPHIE

Hotter Than Hell (1974)
Kiss (1974)
Dressed to Kill (1975)
Destroyer (1976)
Dynasty (1979)
Music from "The Elder" (1981)
Creatures of the Night (1982)
Lick It Up (1983)

Kiss - Dressed to Kill

(1975) - rock hard rock - Label : Casablanca Records

« She’s a dancer, a romancer. I’m a Capricorn, she’s a Cancer. » Ça, c’est de la rime ! Dans mon ranking personnel, je la situe juste en-dessous du kvltissime « Maîtresse, oh ma maîtresse, ne touche pas à mes tresses ! » des non moins kvltissimes Images, mais on n’est pas loin. Je plaisante mais, si j’étais méchant, je dirais que c’est le fait le plus marquant que je retiens de Dressed to Kill…

... sauf, que, dans le fond, sous des abords un peu bourrus, j’ai un cœur énorme. Donc non, je ne serai pas méchant. Il faut tenir compte des circonstances de création du troisième épisode de la saga Kiss. Sans un sou, le label Casablanca et les artistes masqués ont fait avec le moyen du bord. Il fallait, à nouveau, sortir un disque, et vite ! La stratégie choisie : en arrière, toute ! Retour aux fondamentaux du premier album. Du rock propre, avec même le retour du feeling à la Jerry Lee Lewis sur "Getaway", par exemple. Personnellement, je m’en serais bien passé, mais que voulez-vous, c’est la vie… Sur ce troisième album, le groupe ressemble à un cycliste de plat en train de piocher dans un col hors-catégorie. Fun fact : presque dix ans avant le début de la vague thrash metal, avec "Rock Bottom", Kiss invente l’intro complètement déconnectée du reste du morceau… Bref, ce n’est pas la joie mais, comme votre niveau en maths est excellent, vous avez remarqué que le note mise à l’album n’est pas catastrophique. Contradiction ? Non. Kiss est dans le dur mais, tel le roseau dans la tempête, le groupe plie sans se rompre.
Leur habilité à composer des refrains accrocheurs et donner de l’épaisseur à des compos a priori plates - cf. l’excellent chant de Paul Stanley sur un "Anything For My Baby" assez anecdotique, aux chœurs absolument insipides - leur permet de tenir la baraque. De plus, il faut reconnaitre que sur le dernier tiers de l’opus, le quatuor donne d’encourageants signes d’amélioration. Mieux vaut tard que jamais ! Titre le plus proche du côté presque heavy crasseux entendu sur certaines séquences de Hotter Than Hell, "She" séduit par sa lourdeur et son côté désinvolte, allant même jusqu’à nous offrir un break dans un monde où la structure couplet/refrain/couplet règne sans partage. "Love Her All I Can" est peut-être le titre le plus percutant de cette grosse demi-heure du Bisou, tandis que "Rock And Roll All Nite" et son refrain imparable méritent cent fois plus leur statut de single que "C’mon and Love Me". En résumé, Dressed to Kill est un peu gris - comme sa pochette, coïncidence ? -, il est le maillon faible de la période pré-Destroyer, il ne prolonge pas la mutation espérée après Hotter Than Hell, mais il est tout de même composé de matériel au pire, décent, au mieux, de bonne qualité.

Sur Alive!, le premier succès commercial du groupe, Kiss compte six titres, tout comme Hotter Than Hell, pour seulement quatre à Dressed to Kill. La logique est respectée. Ce troisième album se situe un cran en dessous de ses prédécesseurs mais clôt néanmoins la première partie de carrière de Kiss avec quelques éléments intéressants. Tout commence réellement avec l’album suivant ? Pas si sûr. Paul, Gene, Peter et Ace ont tout de même écrit de belles choses sur cette première page de leur histoire.