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CHRONIQUE PAR ...

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Bigduff
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 10/20

LINE UP

-Snake
(chant)

-Piggy
(guitare)

-Blacky
(basse)

-Away
(batterie)

TRACKLIST

1) Korgüll the Exterminator
2) Fuck Off & Die
3) Slaughter in a Grave
4) Ripping Headaches
5) Horror
6) Thrashing Rage
7) Helldriver
8) Build Your Weapons
9) To the Death!

DISCOGRAPHIE

War and Pain (1984)
Rrroooaaarrr (1986)
Killing Technology (1987)
Dimension Hatröss (1988)
Nothingface (1989)
Angel Rat (1991)
Angel Rat (2) (1991)
The Outer Limits (1993)
Negatron (1995)
Phobos (1997)
Voivod (2003)
Katorz (2006)
Infini (2009)
Target Earth (2013)
The Wake (2018)
Synchro Anarchy (2022)
Morgöth Tales (2023)

Voivod - Rrroooaaarrr
(1986) - thrash metal - Label : Noise Records



En général, quand un jeune groupe vient de pondre un premier album convaincant, on peut s’attendre à ce qu’il en ponde un deuxième meilleur encore. C’est dans la logique des choses, et surtout ça permet aux chroniqueurs un peu branleurs sur les bords de recycler la formule prédigérée-prête-à-démouler suivante : « [Insert Band Name] a sorti, avec son [Insert Album Name], l’album de la confirmation ». C’est génial, sauf qu’avec Voivod ça ne marche pas, puisque ces buses de Canadiens n’ont pas été capables de donner un successeur décent au prometteur War And Pain.

Les raisons de cet échec s’expliquent facilement. 1986, c’est l’année des sorties - entre autres - de Darkness Descends (Dark Angel), de Pleasure To Kill (Kreator), de Reign In Blood (Slayer) et d’Ouragan (Stéphanie de Monaco). Bref, une année en or pour tous les amateurs de violence musicale, qui témoigne d’un réel durcissement de la scène métal sous l’impulsion des groupes de thrash et de précurseurs comme Possessed ou Venom. Voivod, qui n’avait pourtant pas donné l’impression dans son War And Pain d’avoir un penchant immodéré pour le bourrinage (même si pas mal de titres étaient assez relevés), s’est empressé de suivre la tendance du moment et a sorti avec Rrroooaaarrr l’album le direct de sa discographie. Seules les productions de la période Forrest – Negatron en tête – rivaliseront de brutalité avec lui, quoiqu’un peu plus intelligemment. Encore heureux remarquez, après les chefs-d’œuvre d’anticipation et de créativité que furent Nothingface et The Outer Limits.

Une simple lecture des titres confirme cette orientation. Les "Fuck Off and Die", "Slaughter in a Grave" et autres "To the Death" évoquent plus un délire sous-slayerien faussement provocateur que les grandes heures de la science-fiction bon marché des années 60 qui inspireront le groupe pour la majeure partie de son œuvre. Sur cet album, il n’y a que l’improbable "Korgüll The Exterminator" qui rappelle que l’univers de Voivod est justement empreint de thématiques futuristes souvent « cheap » allant de l’opposition hommes/machines aux classiques débarquements d’aliens à grosses têtes. Mais je divague. Ce "Korgüll the Exterminator" – allez, on va quand même parler musique – fait montre d’une agressivité assez marquée, qui ne rompt pas pour autant avec les titres les plus hargneux de War And Pain. La différence vient du fait qu’il ne s’agrémente plus des passages torturés, des leads bizarroïdes et autres froides circonvolutions qui avaient frappé les esprits deux ans plus tôt. Gênant, d’autant plus le tarif est le même pour les 8 autres morceaux.

Voivod tabasse mais il le fait sans finesse, donc. Le potentiel créatif (progressif ?) que les premiers fans avaient entraperçu dans War And Pain trouve encore un écho dans certains plans de Piggy disséminés ça et là, ou dans certains solos particulièrement inspirés, mais ceux-ci peinent à émerger de la flaque de goudron qu’est Rrroooaaarrr. Le rythme instauré par le jeu peu subtil d’Away, sur lequel les beuglements de Snake peinent à se greffer, ne laisse que peu de place aux expérimentations, si infimes soient-elles. Voivod a dépouillé son style de tout ce qui faisait son intérêt jusque-là, pour ne laisser que des fondements thrash dénués d’atmosphères ou d’ambiances particulières. Rien, finalement, qui permette à Rrroooaaarrr de se démarquer des meilleures productions « in your face » du moment (cf. premier paragraphe). Autant être honnête : même si Voivod bourrine honorablement, voire bien mieux que l’immense majorité des suiveurs et des seconds couteaux du genre, ce n’est clairement pas son cœur de métier. Autant laisser cela à d’autres.


Rrroooaaarrr est un album déconcertant, qui me fait un peu l’effet d’un Rothen quittant l’ASM en pleine gloire pour rejoindre le Paris Saint-Germain. Une violation des lois régissant l’évolution naturelle, en quelque sorte. Plutôt que de confirmer les balbutiements progressistes qui émanaient déjà de War And Pain, Voivod a fait le pari du bourrinisme à outrance pour son deuxième album, sans convaincre ni ses fans, ni les amateurs de thrash en général. Un choix regrettable, mais qui n’aura pas d’autres conséquences que d’avoir remis les Canadiens dans le droit chemin. Loués soient les Dieux ...


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