Megadeth -
Greatest Hits : Back to the Starts
Il y a vingt ans, on était tout petits, et on jouait à la guerre des "Lego" contre les "Playmobil". Moi les Playmobil, je n’ai jamais pu les blairer, alors je les massacrais sans relâche avec mes chevaliers de l’espace (des gars en armure avec des flingues à bouts rouges, plus puissants que les épées grises). Un Lego, c’est peut-être plus petit, mais c’est beaucoup plus fourbe et mieux organisé. Je les revois encore, ces tâcherons de Playmobil, essayer de défoncer mes gars à coups de pelle. Les cons. Je les encerclais grâce à mes Formules 1, et je les prenais en feu croisé jusqu’à ce que mes pislolasers les réduise en mares de plastique fumant. Je coiffais alors mon général avec le scalp du chef des Playmobil (facilement décapsulable, à croire que c’était fait exprès), je rigolais, et j’allais goûter chez Mamie. Ouaip. Sinon il y a Megadeth qui fête ses vingt ans d’existence en sortant un best-of au fait.
Les vingt années d’une carrière ponctuée d’innombrables péripéties, depuis la sortie de Killing Is My Business en 1985, méritaient bien d’être fêtées par la sortie d’un produit événement. C’est aujourd’hui chose faite, même si en l’occurrence ce "greatest hits", en attendant le DVD rétrospective Arsenal Of Megadeth (le vrai gros morceau), est plus l’occasion de remplir les caisses de Capitol sans trop se fatiguer qu’un réel moyen d’apprendre aux nouvelles générations ce qu’est le thrash de Megadeth. En fait, on saute ici à pied joint dans le concept mercantile qu’avait fort bien mis en pratique le management de Maiden avec la compilation Edward The Great : pauvre en contenu autant qu’en intérêt. Mais nous en reparlerons.
Ce best-of est un assemblage de dix-sept titres choisis par les fans eux-mêmes lors du sondage organisé il y a quelques mois sur le site officiel du groupe. L’opération consistait alors à choisir un morceau par album ou par compilation de raretés, comme Hidden Treasures par exemple. Sans surprise, on retrouve tout ce qui tourne sur scène depuis des années: "Holy Wars… The Punishment Due", "Angry Again", "The Mechanix" … Bref des bombes déjà particulièrement bien exploitées sur le double live Rude Awakening. Je regrette d’ailleurs ce petit manque d’audace qui nous prive de forts bons morceaux tout aussi indispensables, comme "Countdown To Extinction", "Insomnia" ou encore "Use The Man", mais passons. Ces titres sont bien entendus remasterisés, puisqu’ils sont extraits, et c’est là que ça coince, de la vague d’albums réenregistrés en 2004. Quel est l’intérêt pour les mecs qui ont investi dans cette fournée? Aucun, et pour les autres non plus, à moins bien sûr d’être un collectionneur fétichiste. Peut être y a-t-il des morceaux rares, des démos, quelque chose d’inédit me diriez vous? Pas le moins du monde, puisque tout ça a été proposé il n’y a même pas un an en complément des albums que je viens de mentionner.
Seulement, il y a un DVD en bonus. Un DVD qui contient des vidéos (hé ouais), et plus précisément un bout du concert donné par le groupe au "Fillmore Auditorium" de Denver en décembre 1999. Rien d’ébouriffant là dedans, d’autant que le son est assez médiocre sur les premiers titres, si ce n’est… Si ce n’est que c’est Marty Friedman qui claque les solos! Et franchement, ça fait plaisir de le revoir notre Marty, avec sa dégaine de maquereau floridien et ses grattes blanches. Ha quand même, 1999, la tournée Risk, c’était encore la bonne époque! Les fans de Megadeth n’avaient qu’à évoquer leur tandem de guitaristes pour que les suppôts de Metallica s’étouffent dans la honte et le désespoir. Mouais. Encore quelques mois, et le mercenaire Al Pitrelli remplaçait notre bonhomme, pour une soudaine incompatibilité d’humeur liées aux très mauvaises ventes de Risk. Enfin tout ça c’est le passé.
Le présent, ça consiste à vous dire que non, Back To The Start n’est pas un mauvais produit, mais qu’il est simplement inutile, même pour les jeunes freaks, qui peuvent se procurer Rust In Peace, Peace Sells et compagnie à moins de 9€. Honnêtement, il y a bien mieux à faire de ses Dollars que de les claquer là dedans, en les mettant de côté pour la sortie prochaine d’Arsenal of Megadeth, par exemple, qui promet d’être plutôt trippant. Affaire à suivre.