Avec Relayer, Yes nous offre là peut-être bien son meilleur album (selon moi) plus accessible que le monumental Tales From Topographic Ocean et plus déjanté que le mythique Close to the Edge.
Tout d'abord "The Gates of Delirium". Le morceau épique le plus technique de Yes. Fusant d'idées de toutes parts (chez Yes c'est classique !) pendant près de 8 minutes, le morceau s'envole alors complétement et un combat entre Steve Howe et Patrick Moraz s'ensuit. C'est alors absolument fantastique et Yes offre un passage vraiment speed. Puis le morceau se transforme alors, suivant le rythme imposé avant avec un travail de la guitare de Steve Howe assez spécial et toujours aussi novateur et le clavier de Moraz qui expérimente toujours autant. Le morceau finit par se calmer gentiment pour nous offrir le plus beau passage que Yes ait jamais joué. "Soon" commence alors et les prémices joués par Howe donnent le ton. Tout simplement... beau. Mon morceau préféré de Yes sans hésiter.
Ensuite vient "Sound Chaser". Il porte très bien son nom. Une sorte de course, à la poursuite du son. Plus précisément, on tente ici de rattraper Steve Howe qui a déja 2 tours d'avance avec sa guitare sur le reste du groupe. Steve Howe s'amuse comme un fou, dégoûtant au passage les apprentis guitaristes ! Puis gentiment Howe lâche un peu du lest , laisse Jon placer quelques lignes vocales puis le morceau reprend sa course avec tous les instruments puis... ralentit ! Puis ça continue et c'est presque le bordel généralisé, Moraz nous fait des soli de folie et Howe aussi ! Bref un morceau quasi indescrpitible mais vraiment ludique.
On finit enfin avec "To be Over". Ca commence calme, des sonorités indiennes se font entendre, on se dit là que nous avons la ballade de l'album ; Jon chante toujours aussi bien, c'est très reposant après "Sound Chaser", on reprend lentement ses esprits et comme à son habitude le morceau devient gentiment speed et encore une fois nous avons l'occasion d'entendre moultes soli de folie du père Howe. Le morceau continue avec pleins de choeurs et enfin tout cela se termine avec la reprise des sonorités du début dans un final assez planant qui conclut à merveille ce Relayer...
Que faut-il ajouter sinon qu'après cet album, Yes n'expérimentera jamais plus comme il l'a fait et que définitivement l'époque a vu émerger une vraie folie créatrice. Malheureusement Yes reste Yes et justement il faut bien signaler que l'album est à la limite de l'inaudible pour le néophite et qu'une bonne dizaine d'écoutes ne seront pas de trop pour s'y retrouver, mais une fois ce stade dépassé, on découvre un album qui vous tiendra en haleine très longtemps. Yes est un grand groupe et ce Relayer en est la preuve formelle.