90125 était une grande réussite commerciale. Pour ce qui est du côté artistique, peut être devriez-vous vous reporter sur ma chronique, pas très engageante, de l’album. Partant du succès de Big Generator, Yes s’est dit qu’il serait de bon aloi de retenter l’expérience. Mais c’est qu’ils ont raison, tant qu’à faire, pourquoi ne pas enfoncer le clou et faire pleurer dans les chaumières ! Car Big Generator, c’est exactement comme 90125...
Mais quand je dis pareil, c’est qu'il s'agit véritablement d'un copié collé. Même production, même type de morceaux, même soupe mais avec une pochette complètement naze en prime (sans doute la plus moche de la carrière de Yes). Oui c’est déjà ça. Cela dit, tout comme sur 90125, un morceau sauve le disque du naufrage. En effet, après "Changes" sur 90125, "I’m Running" fait lui aussi entrevoir ce qu’aurait pu donner un album moins compromettant commercialement et plus aventureux. Bref, un album qui aurait pu avoir la classe. On se dit que "I’m Running" n’est peut être pas seul, mais c’est peine perdue. Le reste tient plus du néant que d’un album de Yes.
L’album s’ouvre sur Big Generator qui laisse complètement indifférent avec un gros riff qui tente de retrouver le *charisme* de "Owner Of A Lonely Heart" mais qui n’y parvient pas du tout. Il y a même des sons moisis de trompettes samplés qui aurait très bien pu figurer sur la B.O. d’un film kurde de seconde zone. On a parfois l’impression d’avoir mis 90125, pourtant "Love Will Find A Way" commençait bien avec des violons sympas avant justement de re-sombrer dans la caricature de 90125. Bon j’admets, je ne suis pas très objectif. C’est vrai que dans l’absolu, c’est un album pop qui se laisse écouter, comme pouvait l’être 90125. Sauf que cette fois-ci, il n’y a plus le couvert de la nouveauté. Et forcément, on devient moins tolérant. Le Yes de 90125 pouvait encore être défendable, celui de Big Generator… Beaucoup moins.
Alors si cela reste de la pop bien produite (quatre ans pour faire l’album, c’était la moindre des choses), il n’en reste pas moins que l’album passe sans accrocher l’auditeur. Un constat un peu triste pour un groupe comme Yes! Rah, on est loin de Relayer… Si loin de cette belle époque pionnière. Bon et bien on va clôturer, de toute manière, rien ne sert de s’acharner sur ce disque. C’est vraiment du néant artistique malgré la présence de l’excellent "I’m Running". J’essaie vraiment de lui trouver des atouts cachés. Mais bon, j’en ai marre de jouer à cache-cache avec les productions progressives des *feus grands groupes* 70’s. Alors, Yes est-il mort, enterré et clouté six pieds sous terre ?