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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 11/20

LINE UP

-Jon Davison
(chant+guitare sur "Future Memories")

-Stephen James "Steve" Howe
(chant+guitare)

-William Wyman "Bill" Sherwood
(chant sur "The Western Edge"+basse)

-Geoffrey "Geoff" Downes
(claviers)

-Alan White
(batterie)

A participé à l'enregistrement :

-Jay "Schellen" Schellenbaum
(percussions)

TRACKLIST

1) The Ice Bridge
a) Eyes East
b) Race Against Time
c) Interaction
2) Dare to Know
3) Minus the Man
4) Leave Well Alone
5) The Western Edge
6) Future Memories
7) Music to My Ears
8) A Living Island
9) Sister Sleeping Soul
10) Mystery Tour
11) Damaged World

DISCOGRAPHIE


Yes - The Quest
(2021) - rock prog - Label : Atlantic Records



Comme Yngwie Malmsteen, Yes sort son vingt-deuxième album au cours du second semestre de l'année 2021. Avant l'écoute de The Quest, on espère que la comparaison s'arrêtera là et que la livraison des Britanniques sera plus plaisante que le déversoir oiseux du shreddeur suédois. Ou, du moins, qu'elle ressemblera plus à Fly from Here (surtout à son morceau-titre), antépénultième édition de 2011 qu'à Heaven & Earth, son successeur mou et sans idée.

Suite au décès en 2015 de Chris Squire, le bassiste emblématique et seul musicien ayant joué sur tous les LP de Yes jusqu'à Heaven & Earth paru l'année précédente, il était légitime de se demander si les désormais septuagénaires Alan White (batterie) et Steve Howe (guitare) ainsi que le claviériste Geoff Downes allaient continuer l'aventure. Une extinction cette fois définitive du dinosaure prog rock plusieurs fois ressuscité était plus qu'envisageable, raisonnable même après le ratage de Heaven & Earth, malgré la volonté exprimée par Squire avant sa disparition d'une poursuite de la carrière du collectif qu'il avait co-fondé. Mais même la mort doit s'avouer vaincue face à la volonté des vétérans de faire (sur)vivre l'entité Yes – quelques soient les raisons. Billy Sherwood, qui n'avait plus enregistré en studio avec la formation londonienne depuis The Ladder en 1999, prend le poste de bassiste tandis que le p'tit jeune Jon Davison, un demi-siècle à peine, rempile derrière le micro. Le guitariste Peter Banks étant trépassé en 2013, Bill Bruford n'ayant plus apporté ses baguettes ni quoi que ce soit d'autre après le désastreux Union de 1991 et goûtant par ailleurs une retraite fort méritée, le claviériste Tony Kaye ayant arrêté les frais après le médiocre Talk (1994) et Jon Anderson étant hors jeu depuis la reformation de 2008, Yes fait désormais partie de ces groupes en activité ne comportant plus aucun membre originel, à l'instar de Thin Lizzy, Stratovarius ou Napalm Death.
Les signaux envoyés sur les deux titres liminaires sont favorables. Certes, les claviers tsoin tsoin en ouverture de "The Ice Bridge" sonnent un peu ringards – Geoff Downes ne s'est décidément pas remis du succès de "Only Time Will Tell" avec Asia il y a quarante ans. Heureusement, la mélodie principale se révèle assez plaisante, portée par une basse généreuse et un chant angélique dans la plus pure tradition de Yes – les remplaçants successifs d'Anderson s'appliquant surtout à l'imiter. Peu satisfait de la production du long jeu antérieur, Steve Howe s'est chargé lui-même de la besogne sur The Quest, lui conférant un son à la fois rond et costaud. Son aimable duel de solos avec Downes dans le final permet de donner un peu de peps à une composition pas ébouriffante mais au tempo judicieusement soutenu. La pulsation de "Dare to Know" est plus lente, le thème principal plus calme mais un intermède orchestral bien amené colore joliment cette sympathique occurrence dont l'ambiance onirique rappelle quelque peu celle des recueils historiques des années soixante-dix. Néanmoins, la courte conclusion acoustique détendue des cordes en nylon laisse entrevoir une suite moins enthousiasmante.
Dès la troisième piste intitulée "Minus The Man", l'enregistrement entre dans un couloir aseptisé dont il ne ressortira plus. Voix de sophrologue sous tranxène, nappes de synthés de relaxation, guitare sur la retenue et motifs aussi lisses qu'un discours promotionnel pour une compilation de Coldplay : aucune chanson, à partir de celle-ci, n'échappe à cette description. Quelques brefs passages donnent l'illusion vite démentie que le cauchemar ouaté prend fin et que le quintet renoue avec ses bonnes dispositions initiales. Mais ni le semblant d'accélération sur "Leave Well Alone" qui évoque une version dévitalisée de "Starship Trooper", ni l'allure un peu plus soutenue que la moyenne sur "Mystery Tour", un hommage aux Beatles, ni... rien d'autre ne parvient à contrarier l'inexorable torpeur dégagée par une série interminable de passages acoustique gnan gnan, de chœurs sans passion, une batterie poum-tchac de groupe de baloche et des claviers décoratifs. Paradoxalement, Howe derrière les manettes ne profite pas de sa situation privilégiée pour mettre en avant sa six-cordes électrique : peut-être parce qu'il sait qu'il n'a plus grand chose à en tirer ?


Une entame engageante ne suffit pas à compenser la fadeur d'une réalisation qui s'apparente à de l'AOR dénervé conçu pour n'effaroucher personne. Même un cocaïnomane en crise à vingt-quatre de tension resterait tranquille en écoutant The Quest tant ce dernier manque d'accroche, d'énergie et de mélodies mémorables. Une musique pépère pour fin de sieste, que viennent sauver deux morceaux un peu plus inspirés, appliqués serait-t-on tenté de dire, que la moyenne - sept ans d'attente pour ça. Il ne reste plus qu'à souhaiter que la carrière en studio de Yes ne se termine pas sur cet avatar sans saveur et que ses membres éminents sauront, au moins encore une fois, faire parler leur talent.



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