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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 09 juin 2023
Sa note : 11/20

LINE UP

-Jon Davison
(chant+guitare)

-Stephen James "Steve" Howe
(chant+guitare)

-William Wyman "Bill" Sherwood
(chant+basse)

-Geoffrey "Geoff" Downes
(claviers)

-Jay "Schellen" Schellenbaum
(batterie)

TRACKLIST

1) Cut From The Stars
2) All Connected
3) Luminosity
4) Living Out Their Dream
5) Mirror To The Sky
6) Circles Of Time
7) Unknown Place
8) One Second Is Enough
9) Magic Potion

DISCOGRAPHIE


Yes - Mirror to the Sky
(2023) - rock prog - Label : Inside Out Music



Admirer, est-ce aimer ? Sujet du bac philo ou titre d’un article de Prêt-à-Penser Magazine, la question se pose tandis que Yes, entité musicale créée il y a plus d’un demi-siècle, sort un vingt-troisième album un an à peine après le précédent et défie la mort - dernière en date, celle du batteur Alan White au printemps 2022 à qui Mirror To The Sky, c’est le nom de l’œuvre, est dédiée. Spoiler – mais en est-ce vraiment un pour qui s’est retrouvé un jour au pied de la Tour Montparnasse – la réponse est non (disons que l’un ne conditionne pas l’autre, et heureusement sinon il y aurait 99% de célibataires sur cette planète).

Constater que de vénérables musiciens - certains ont entamé leur huitième décennie - sont encore capables de sortir un enregistrement en bonne et due forme, sonnant pro et interprété avec une habileté qui demeure au fil des années, force le respect, selon l’expression consacrée. Cependant, le résultat peu enthousiasmant constaté sur The Quest, le recueil précédent, n’incite qu’à un optimisme mesuré au moment de prendre connaissance de son successeur. Sans se confirmer complètement, les craintes ne sont pas dissipées à l'écoute de "Cut From The Stars" en ouverture. À un motif primesautier succède un ralentissement à la plus value discutable, l’accélération qui suit étant plus convaincante. La séquence de questions-réponses entre la guitare de Steve Howe et le clavier de Geoff Downes en conclusion n’est pas déplaisante mais ne se signale guère par son inventivité. Faute de rupture franche, entre autres raisons, l’occurrence s’apparente à un tapis roulant aseptisé. Il en sera ainsi sur toute la réalisation.
Les « autres raisons » susmentionnées se nomment Jon Davison et production - et Jay Schellen, aussi. Le premier poursuit son imitation du chant elfique de son illustre prédécesseur Jon Anderson, le portant à un tel degré de légèreté qu’il en devient diaphane. Même sur le passage quasiment a capella de "Luminosity", son intervention translucide ressemble à un chant de Noël pour ceintures blanches de catéchisme. Il ne manque plus que les clochettes et on y est. Le thème est étiré, à peine modulé, on attend une cassure, un basculement : ce sera un solo long et lent sur fond d’arrangements orchestraux discrets – ils seront plus marquants sur l'imposante chanson-titre, dont la coda cinématographique fait onduler le voile de torpeur qui la recouvrait jusque là, sans la force nécessaire toutefois pour l’écarter complètement.
Car une autre cause de ce rendu doucereux est le son concocté par Howe, aussi émollient que sur le dernier Journey, qui souffrait du même mal : une gangue sonore qui étouffe toute tentative de coup d’éclat (déjà une histoire de chanteur relégué au rang d’élément décoratif). Quelques emballements se devinent ici ou là, sur "All Connected Living", "One Second Is Enough" et "Magic Potion" notamment. Mais tout semble sous cloche, dénervé. Les changements d’ambiance d’"Unknown Place" sont judicieux et pourtant tombent à plat, alors que "Circles Of Time" et ses arpèges acoustiques s’apparentent à une pâle réminiscence de "Ritual (Nous Sommes du Soleil)" sur Tales from Topographic Oceans. Tout est tranquille, affable – la batterie de Jay Schellen, requin de studio pour formations AOR, est aussi passionnante que le tic-tac d’une horloge : qu’elle est loin la férocité de certains riffs de Fragile et Close to the Edge !


Mer d’huile aux ondulations imperceptibles, Mirror to the Sky est le reflet d’un ciel uniforme, dévitalisé par un soleil tiède et invariable. Les idées ne sont pas absentes mais leur mise en musique est tellement lisse qu’elles semblent se perdre dans la troposphère, s’évaporant à l’unisson d’un chant narcotique. Alors oui, tout ceci tient la route grâce au savoir-faire sur-éprouvé des vétérans du rock progressif, à qui on tire le chapeau pour leur persévérance et leur sérieux. Mais on ne voit pas bien à qui recommander ce LP, si ce n’est aux organisateurs des soirées belote de l’association des retraités de Verveine-Sur-Ennui.





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