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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

-John Roy "Jon" Anderson
(chant+percussions)

-Stephen James "Steve" Howe
(chœurs+guitare)

-Christopher Russell Edward "Chris" Squire
(chœurs+basse)

-Anthony John "Tony Kaye" Selvidge
(claviers)

-William Scott "Bill" Bruford
(batterie+percussions)

A participé à l'enregistrement :

-Colin Goldring
(flûte sur "Your Move")

TRACKLIST

1) Yours Is No Disgrace
2) Clap (instrumental)
3) Starship Trooper
a Life Seeker
b Disillusion
c Würm
4) I've Seen All Good People
a Your Move
b All Good People
5) A Venture
6) Perpetual Change

DISCOGRAPHIE


Yes - The Yes Album
(1971) - rock prog - Label : Atlantic Records



Formé à la fin des années soixante, Yes a déjà sorti deux LP lorsque paraît en 1971 The Yes Album dont l'intitulé pourrait faire croire qu'il s'agit du premier, alors que non. Quoique, à la réflexion, si, finalement. Car l'évolution du groupe britannique est tellement déterminante sur son troisième long jeu qu'elle entretient facilement la confusion. Pour le plus grand plaisir des oreilles.

Les débuts de Yes étaient loin d'être honteux mais encore fortement teinté du psychédélisme gentillet en vogue au tournant des années soixante-dix et ne permettait pas encore aux Londoniens de se distinguer de la concurrence massive qui faisait rage sur la scène rock du Royaume-Uni. Du reste, le succès n'est pas au rendez-vous et les dirigeants de la maison de disque envisagent sérieusement de rendre leur contrat aux jeunes chevelus pour ce qui constituerait un énième enterrement d'une formation éphémère en cette bouillonnante mais impitoyable période. Un événement va changer la donne : l'arrivée du guitariste Steve Howe, un quasi autodidacte surdoué qui débarque avec son matos et un son lourd, renforcé par la production d'Eddie Offord, un nouveau venu lui aussi. Le résultat est spectaculaire. Le riff martelé dès les premières mesures est nettement plus heavy que ce que le collectif a enregistré jusqu'alors. Ce n'est pas Led Zeppelin ou Deep Purple non plus mais ça secoue agréablement, avant de laisser la place à un thème héroïque galvanisant que délivre l'orgue Hammond de Tony Kaye. La séquence est magnifiée par des harmonies vocales de haute volée, sous l'égide de Jon Anderson et sa voix séraphique. Il est secondé par le bassiste Chris Squire, dont les interventions rugueuses à la Rickenbacker ne sont pas étrangère à la puissance dégagée par le quintet. Le morceau se déroule selon une narration nerveuse entrecoupée d'accalmies passagères, voyage mouvementé s'achevant par la reprise du motif énergisant.
Les dix minutes de "Yours is No Disgrace" en auront paru moitié moins, ce qui est déjà trop pour les amateurs de ritournelles pop de deux minutes trente chrono mais avec cette ouverture magistrale, les cinq Anglais annoncent clairement sous quelle bannière ils se sont rangés : celle du rock progressif, initié par King Crimson sur son impressionnant album inaugural. Conformément aux canons de ce genre naissant, les pistes sont de durée conséquente, à l'exception de "Clap", habile démonstration acoustique de Howe entre flamenco et country et "A Venture", courte pièce mélancolique dominée par les chœurs et les claviers dont le charme se rompt en partie lorsque s'installe un solo de piano vaguement jazzy à moitié mangé par la grosse quatre-câbles de Squire. "Starship Trooper" renoue avec l'atmosphère épique de "Yours is no Disgrace", avec un semblant d'emphase supplémentaire que désamorce la battue jazzy de Bill Bruford et la voix fluette d'Anderson, enchaînant sur une variation mélancolique avant la réitération du thème initial. Puis les choses s'accélèrent à la faveur d'un passage acoustique avec voix harmonisées, dont Yes se fait une spécialité. Après le retour de la troupe au complet, une brusque rupture précède une inexorable montée en puissance, ou plutôt une progression vers l'abîme, amorcée par une succession d'accords descendants et grondants qui débouchent sur un solo raisonnant comme une délivrance, avant une conclusion en fade out rapide, sans retour du chant. Un solide « epic », dont l'intensité fait quelque peu défaut aux deux autres compositions d'envergure, "I've Seen All Good People" et "Perpetual Change", non signées ou co-signées par Howe contrairement aux précédentes - sans doute pas un hasard.
Cependant, la mélopée champêtre (with flute) de "I've Seen All Good People" rehaussée d'une chorale une fois encore magnifique, même si elle évoque le générique d'une série télévisée feelgood, échappe à la mièvrerie grâce à l'arrivée d'un orgue solennel avant le développement en seconde partie d'une ambiance rock country avec piano bastringue, discret, plutôt enlevé et sympathique. La conclusion « pirouette » en decrescendo et chromatismes vocaux déçoit un peu. Quant au final "Perpetual Change", dont l'introduction un brin pompeuse est contredite par l'enchaînement avec une mélodie faussement tranquille, il vaut principalement par son étonnant passage polyrythmique au mitan, qui donne l'impression que deux morceaux sont joués simultanément. À la fois porteur d'un psychédélisme en voie de disparition et portes ouvertes aux expérimentations reposant sur la dextérité des musiciens, le titre préfigure une nouvelle mutation et la fin d'une époque, ce que résume en creux la conclusion sur laquelle des vocalises hippies alanguies sont régulièrement interrompues par les attaques narquoises des instrumentistes.


Variée, ambitieuse, brillante, la troisième offrande grand format quasi homonyme de Yes témoigne d'une progression spectaculaire. Le style s'affirme vers un rock progressif caractérisé par des développements généreux et des ruptures de ton qui transforment les occurrences en périples miniatures. Ne cédant que rarement à la démonstration, les membres de Yes, dont un guitariste virtuose et un chanteur à la voix d'ange, affichent un niveau de compétence porteur de réjouissantes promesses. Peu importe la suite, cependant : The Yes Album est un nectar qui se déguste pour lui-même et sans arrière-pensée.



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