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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 13/20

LINE UP

-Guillermo "Polako" Izquierdo
(chant+guitare)

-David G. Álvarez
(chœurs+guitare)

-José J. Izquierdo
(chœurs+basse)

-Víctor Valera
(chœurs+batterie)

TRACKLIST

1) Sharpen the Guillotine
2) Betrayed
3) Ministry of God
4) The Hum
5) Downfall of the Nation
6) One of Us
7) The Die Is Cast
8) Witching Hour
9) Farewell
10) Martyrs of Chicago

DISCOGRAPHIE


Angelus Apatrida - Cabaret De La Guillotine
(2018) - thrash metal - Label : Century Media



Nouvelle livraison et nouveaux symptômes décelés chez Angelus Apatrida : ceux qui caractérisent un groupe qui sort toujours le même album, phénomène bien connu de nos spécialistes grindcore et suffisamment répandu dans le monde du metal pour se permettre de faire l'économie d'une accusation qui fâcherait à coup sûr les fans d'AC/ DC et de Slayer. À vrai dire, cette pathologie frappe la bande des frères Izquierdo depuis leurs débuts - une grosse décennie que celle-ci balance son thrash eighties calibré avec cependant un savoir-faire et une obstination indéniables. Le sixième effort longue durée apportera-t-il des signes de rémission ?

Que les aficionados de la section d'Albacete tempèrent leurs inquiétudes : point de fléchissement ou de virage radio-friendly, les Anges Apatrides n'ont pas encore sorti leur Black Album - les mesures acoustiques servies en guise d'apéritif faisant plutôt songer au Metallica de Ride the Lightning (de "Fight Fire with Fire", plus précisément) ou à Flotsam & Jetsam période Newsted. Quoiqu'il en soit, le dragster ne met pas longtemps à vrombir et s'élance pleine balle dans ce qui est bien parti pour ressembler, une fois encore, à une course de côte sans côte et sans virage. Pourtant le refrain, sans doute l'un des plus emballants concoctés jusqu'à présent par le quatuor, raisonne en voix claire – un peu à la manière de ce qu'accomplit Björn "Speed" Strid sur les réalisations récentes de Soilwork. Première étape d'un passage en revue récréatif de quelques gosiers du metal extrême, l'occurrence surprend agréablement, d'autant que le reste de "Sharpen the Guillotine" demeure dans les codex habituels – rythmes mitraillettes en position automatique, braillements aigus évoquant ici un croisement entre Schmier (Destruction) et Zetro Souza (Exodus) et strict respect du schéma couplet/refrain/pont/solo, ce dernier se révélant aussi chiadé qu'à l'accoutumée - bref, de prime abord, pas grand chose n'a bougé. Les Ibères seraient-ils gelés ?
Pas totalement. Quelques évolutions, modestes à défaut d'être « cachées », apportent une incontestable plus-value à une écriture prudente, à commencer par un son mieux équilibré, chaque instrument se faisant entendre distinctement - terme à relativiser lorsque tout le monde joue très fort et très vite mais à partir du moment où les scansions de la basse sont audibles sur un enregistrement de thrash, c'est généralement le signe que le producteur a su se débrouiller convenablement avec les manettes (ou alors il est question d'un LP de Sadus). À cela s'ajoute une tentative de varier les influences, initiative qui passera sans doute inaperçue pour les auditeurs occasionnels du style réinventé par Vektor, tandis que les suiveurs de la formation castillane remarqueront sans doute que la référence Testament/ Megadeth s'élargit désormais à d'autres collectifs historiques : Anthrax sur "The Hum" - ponctué par une tentative honorable de reproduction vocale du Joe Belladonna jeune, après avoir essayé le King Diamond médium - Kreator sur le final "Martyrs of Chicago" (avec ses chœurs énervés à la "Toxic Trace"), Machine Head sur "Downfall of the Nation"... À moins qu'il ne s'agisse de Pantera ?
Le doute n'est plus permis à l'écoute de "Farewell", parcouru par des arpèges au cousinage très prononcé avec ceux de "Hollow", la power ballade du gang des frères Abbott (R.I.P.) - une pause judicieuse après le déferlement ininterrompu qui prévalait jusqu'alors, mise à mal par une accélération tranchante aux deux-tiers. Hélas, cette séquence décalée ne parvient pas à masquer une inspiration en déficit global d'audace, générant une série de pistes rarement marquantes, faute de riff mémorable ou de lignes mélodiques accrocheuses à l'image de "Betrayed", second titre qui fait retomber le soufflé avec son break linéaire à la Exodus/ Overkill dernière période - n'apportant rien d'autre qu'un minutage plus étoffé - ou encore un "Witching Hour" bien terne malgré une basse protubérante, surtout si on le compare à son homonyme dément créé par Venom. Et lorsque les vocalises avenantes de "Polako" font leur retour, sur le refrain de "The Die is cast" qui succède à un passage fulgurant faisant songer aux stridents Vicious Rumours, les regrets se consolident face à la sous-exploitation des bonnes idées convoquées sur ce morceau, à l'instar du recueil tout entier.


Un peu mieux produit, un peu mieux chanté, un peu plus diversifié, Cabaret de la Guillotine témoigne d'une progression ténue mais perceptible du propos toujours aussi véloce asséné par Angelus Apatrida. Néanmoins, il manque encore l'étincelle, le jaillissement qui ferait basculer les compositions des Espagnols du conformisme speed thrash dans lequel elles se débattent à l'euphorie d'une relecture vivifiante. Peut-être est-ce trop demander finalement à ces habiles artisans, qui ont su produire à nouveau une œuvre qui, certes, ne révolutionnera pas le metal mais satisfera probablement les amateurs du travail bien fait ne craignant pas les contractures du trapèze.





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