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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 09 avril 2024
Sa note : 11/20

LINE UP

-Robert John Arthur "Rob" Halford
(chant+harmonica)

-Kenneth "K.K." Downing, Jr.
(guitare)

-Glenn Raymond Tipton
(chœurs+guitare+claviers)

-Ian Frank Hill
(basse)

-Frederick John Hinch
(batterie)

TRACKLIST

1) One for the Road
2) Rocka Rolla
3) Winter
4) Deep Freeze
5) Winter Retreat
6) Cheater
7) Never Satisfied
8) Run of the Mill
9) Dying to Meet You
10) Caviar and Meths

DISCOGRAPHIE


Judas Priest - Rocka Rolla
(1974) - hard rock - Label : Gull Records



Parmi les formations britanniques ayant choisi l’option dure du rock au tournant des années soixante-dix, dans l’ombre des superstars Led Zeppelin et Deep Purple, de jeunes gens motivés font la tournée des pubs locaux dans l’espoir de se faire payer une pinte, et remarquer par un ponte d’une maison de disques qui y traînerait ses guêtres par un hasard improbable. Dans le circuit où s'éreintent ces soutiers, dont bon nombre ne verront jamais leurs rêves de gloire se réaliser, Judas Priest s’en sort plutôt bien. Quatre années d’existence à peine, et voilà que la troupe originaire de Birmingham et du Black Country enregistre son premier album. Trop tôt, peut-être.

La stabilité n’est pas le fort de ce collectif au parcours compliqué, de multiples changements de personnel l’ayant secoué, au point qu'aucun membre d’origine ne joue sur ce premier LP. Seul l’ancien chanteur Al Atkins, est crédité en tant que compositeur, en plus des musiciens ayant enregistré l’album. Quant au nom du groupe, il a semble-t-il été trouvé par Brian « Bruno » Stapenhill, bassiste de la première mouture du groupe avant sa dissolution en 1970, d’après la chanson de Bob Dylan "The Ballad of Frankie Lee and Judas Priest" sur l’album John Wesley Harding. Néanmoins, le line-up se consolide autour du guitariste Kenneth « K.K. » Downing et du bassiste Ian Hill, auxquels se joignent le batteur John Hinch et surtout Rob Halford, vocaliste à la tessiture impressionnante. Les Brummies donnent près de deux-cents concerts en Angleterre, souvent en première partie de Budgie ou de Thin Lizzy ainsi qu’en Allemagne et en Norvège, avant d’être repérés et signés par Gull, modeste label distribué par Pye et Decca, qui envoie les fougueux rockers en studio enregistrer live leur premier long-jeu. Autre décision d’importance du label : l’adjonction d’un deuxième guitariste, selon la mode qui se répand en ce milieu des seventies. Le dénommé Glenn Tipton intègre la troupe juste avant l’enregistrement, et n’aura le temps de contribuer qu'à l’écriture de "Rocka Rolla", la chanson-titre.
En dépit d’un intitulé peu engageant, tout comme l’artwork en pastiche d’une célèbre marque de soda, le morceau, enlevé et groovy, se révèle plutôt sympathique avec son refrain accrocheur. Malheureusement, le reste ne suit pas vraiment. Le son étriqué, notamment celui des guitares, ne traduit pas la puissance que Judas Priest est réputé dégager sur scène, malgré la production assurée par Rodger Bain, qui a pourtant à son palmarès les trois premiers Black Sabbath. Le contraste avec le chant vigoureux et haut perché de Rob Halford trahit un déséquilibre préjudiciable qui s’entend dès "One for the Road" en ouverture, mid tempo répétitif vaguement inspiré de Cream et des Yarbirds. Les influences sont nombreuses mais pas tout à fait digérées, la suite psychédélique "Winter"- "Deep Freeze"- "Winter Retreat" évoquant une version transparente du Pink Floyd pastoral de More et A Saucerful of Secrets, alors que la longue ballade "Run of the Mill" fait songer à une réplique édulcorée des envolées de Wishbone Ash, dont Downing est fan. Les guitares tricotent mais faute probablement d’expérience commune, ne parviennent pas à se mêler habilement à l’image de leur modèle.
Les lignes vocales d’Halford apportent un peu de densité à ce titre qui aboutit péniblement à une montée en tension qui le sauve de l’ennui. En revanche, en s’obstinant dans un registre médium disgracieux, le titulaire du micro livre une prestation peu convaincante sur la première partie de "Dying to Meet You", qu’une accélération à l’arrache mais bienvenue extirpe des tréfonds dans sa seconde moitié. Franchement heavy, et agrémenté d’une saillie à l’harmonica, "Cheater" lorgne plutôt vers le hard psyché US à la Leaf Hound tandis que "Never Satisfied" est doté d’un bon riff, de couplets plus tendus que la moyenne, mais aussi d’un refrain sans relief et d’un scream final pas très heureux. En fin de recueil a été ajoutée une version ultra abrégée d’un morceau d’un quart d’heure co-écrit par Atkins, instrumental anecdotique qui semble n'être là que pour meubler.


Drôle d’engin que ce premier essai longue durée de Judas Priest. Sans direction claire, sous influences multiples, Rocka Rolla manque de tranchant et, tout simplement, de compositions marquantes. Néanmoins, l’interprétation n’est pas à blâmer - les guitaristes ont du niveau et Rob Halford affiche d’emblée des capacités vocales au-dessus de la moyenne. En attendant que tout ce beau monde tourne à plein régime, Rocka Rolla fait office de carte de visite pour entrer dans le grand cirque du rock 'n' roll. Par l’entrée de service sans doute, mais peu importe, le pied est dans la porte.





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