Après s’être fendu d’un The Reaper pas entièrement convaincant, mais plus que prometteur, Grave Digger nous revient à peine un an plus tard avec le bien-nommé Symphony Of Death et avec lui quelques interrogations. Car après la boucherie du dernier opus, on prie très fort pour que le combo n’effectue pas un retour malheureux au hard FM pitoyable de Stronger Than Ever. Mais ce serait sous-estimer la nationalité de Chris Boltendahl et de ses sbires.
Car ce qui est bien avec ces allemands–là, c’est que le doute ne sera que de très courte durée : passée une introduction sobrement nommée "Intro", la chanson titre vient immédiatement mettre les points sur les i : gros riff martial, double pédale bien vissée sur la grosse caisse, chant râpeux, le Grave Digger que l’on aime est bien là. Boltendahl commence enfin à affirmer pleinement son style et ne se permet donc plus d’errements en voix claire, pour le plus grand plaisir de nos oreilles qui saignent encore à la simple évocation de "Yesterday". Un élément de surprise, négative ou pas, à vous de voir, est la durée de cet album. Sept titres seulement, dont une intro, avec un "Wild And Dangerous" final qui n’atteint même pas les trois minutes et avec un maximum de 5:04, c’est tout de même assez court pour un album, surtout quand on se souvient des treize titres de The Reaper. Symphony Of Death est en effet composé de titres laissés pour compte lors de l’enregistrement de l’album suscité, ce qui explique sa courte durée.
Cette durée est à la fois un défaut pour le fan qui ne saurait être rassasié de 6 pauvres titres et demi de son fossoyeur préféré et à la fois un avantage dans le sens où l’ennui n’a pas sa place sur Symphony Of Death. Les mid-tempos "Back to the Roots" et "House of Horror" passent bien, la très speed "Shout It Out" déboite carrément avec ce chant totalement déglingué de Chris qui ose encore une fois la voix de tête qui confère à ce titre un cachet spécial, tant et si bien que l’on ne sait pas trop à quel degré prendre ce type de composition, même si l’on passe indéniablement un bon moment ! Après cette boucherie, "World of Fools" vient nous offrir un moment de repos bienvenu pour finir sur un "Wild and Dangerous" sympathique sans faire de vagues. Le tout est servi par un son de bonne facture et un Uwe Lulis toujours en grande forme quand il faut y aller de son petit solo, souvent de qualité. Bon, voilà, déjà fini ?
Et bien oui, déjà fini. Symphony Of Death, ou l’album court, sans coups d’éclat, qui ne marquera pas la discographie de Grave Digger par son originalité ou sa qualité, mais qui reste indéniablement agréable à écouter. À vous de voir si vous voulez dépenser quelques deniers supplémentaires pour prendre une rasade supplémentaire du fossoyeur et de ses riffs acérés. En attendant, c'est un futur bien plus prometteur qui attend nos Allemands...