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CHRONIQUE PAR ...

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Dupinguez
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16.5/20

LINE UP

-Chris Boltendahl
(chant)

-Uwe Lulis
(guitare)

-Frank Ullrich
(batterie)

-Tomi Göttlich
(basse)

TRACKLIST

1)Tears of Madness
2)Shadowmaker
3)The Grave Dancer
4)Demon's Day
5)Warchild
6)Heart of Darkness
7)Hate
8)Circle of Witches
9)Black Death
10)My Life
11)Dolphin's Cry

DISCOGRAPHIE


Grave Digger - Heart Of Darkness
(1995) - heavy metal - Label : GUN Records



En cette fin de siècle, alors que le heavy connaît les prémices d’un revival que l’on n'espérait plus après une vague grunge douloureuse et que certains groupes des plus prometteurs font leur premiers pas, Angra en tête, Grave Digger continue lui d’avancer à son rythme de croisière. Un rythme de croisière un peu trop tranquille d’ailleurs, puisque si le retour de 1993 constituait une bonne surprise, le combo n’a toujours pas confirmé en signant un album référence.

C’est fort logiquement à cette tâche que Heart Of Darkness va s’atteler. Car si le heavy brut de décoffrage du fossoyeur faisait jusque-là mouche, il y manquait peut-être un petit quelque chose, un soupçon d’on ne sait quoi pour transformer les compositions en tubes de metal germanisant. Et à l’écoute de "Shadowmaker", tout devient enfin clair : cet élément manquant était sans doute la couche épique par-dessus le heavy metal thrashisant des teutons. La cerise sur la kalachnikov si vous préférez. Car ne vous attendez pas à des arrangements symphoniques chiadés ou autres supercheries de ce genre. Ici, tout est dévoué à la cause de la guitare d’Uwe Lullis et de la voix caverneuse de Chris Boltendahl. Et le tout tient indiscutablement debout : arrivé au solo du titre suscité, pour peu que vous ayez débranché le cerveau au préalable, il est fort probable que vous vous aperceviez quelques minutes plus tard que vous êtes debout sur le sofa, les cheveux fendant l’air en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre tout en exécutant un solo de air guitar des plus convaincants.

Grave Digger n’en oublie pour autant pas de garder ce côté martial de certains riffs taillés dans la roche. A ce jeu-là, "The Grave Dancer" fait dans le jusqu’au-boutisme. Son riff saccadé ne groove pas, mais alors pas d’un poil, et pourtant, ça fonctionne. En même temps, groover, ce n’est pas ça qu’on demande aux Allemands. Soutenues par un son pour une fois bien massif comme il faut, les guitares de Uwe font inévitablement mouche. Nous parlions d’un côté épique tout à l’heure, et voilà que la chanson titre vient illustrer cette nouveauté avec brio. Se permettant pour la première fois une composition de plus de dix minutes, le fossoyeur étonne même - on l’en croyait difficilement capable - en faisant preuve de classe. Une fois l’ambiance bien pesante installée par l’introduction, c’est un titre aux multiples facettes qui se révèle pour notre plus grand plaisir, qui voit s’enchainer gros riffs, guitares acoustiques bien choisies, chœurs, passages narrés et touches de synthé disséminées avec parcimonie, le tout en gardant cet esprit direct qui fait la force du creuseur de tombe. Une pièce maitresse de l’album, c’est certain, et un titre clairement au dessus du lot.

Le reste, ce n’est que du bonheur : "Demon’s Day" et son riff en acier trempé, "Hate" et ses guitares bien acérées… même les deux titres bonus ("My Life" et "Dolphin’s Cry"), appellation généralement réservée aux seconds couteaux de bien piètre qualité, tiennent très bien la route, même si pour la seconde, on sait depuis longtemps que les ballades ne sont pas le fort de Grave Digger. D’ailleurs, Boltendahl assume pleinement cette fois-ci, et chante carrément les couplets avec sa voix éraillée de hyène mal réveillé, un lendemain de cuite. On a même droit à quelques touches d’humour avec l’introduction de "Warchild"… Non, définitivement, rien n’est à jeter sur cet album. Et puis il y a l’indispensable "Circle of Witches", régulièrement jouée en live, et pour cause : un heavy aussi efficace, on en redemande et tous les jours, même au petit déjeuner s’il le faut. Le riff nous renvoie inévitablement à la fin des eighties, et plus précisément à l’année de sortie de "Heavy Metal Breakdown", pour un hommage réussi.


Grave Digger signe donc là une première franche réussite dans sa discographie, ce qui rend la présence de Heart Of Darkness indispensable dans la discographie du fan comme de l’amateur du genre. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, cet album annonce une série faste pour le groupe qui trouvera dans ce côté épique un puits d’inspiration dans lequel il ira se servir jusqu’à plus soif, et on ne va clairement pas le lui reprocher.


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