Chronique : Helloween Straight Out of Hell (2013)

CHRONIQUE PAR ...

Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 25 novembre 2025

Sa note : 12/20

LINE UP

-Andreas "Andi" Deris
(chant)

-Michael Ingo Joachim "Weiki" Weikath
(chœurs+guitare)

-Sascha Gerstner
(chœurs+guitare)

-Markus Peter Großkopf
(chœurs+basse)

-Daniel "Dani" Loeble
(batterie)

Ont participé à l’enregistrement :

-Olaf Senkbeil
(chœurs)

-William Michael "Billy" King II
(chœurs)

-Matthias Ulmer
(claviers)

TRACKLIST

1) Nabataea
2) World of War
3) Live Now!
4) Far from the Stars
5) Burning Sun
6) Waiting for the Thunder
7) Hold Me in Your Arms
8) Wanna Be God
9) Straight Out of Hell
10) Asshole
11) Years
12) Make Fire Catch the Fly
13) Church Breaks Down
14) Another Shot of Life (bonus)
15) No Eternity (bonus)
16) Burning Sun (Hammond Version) (bonus)

DISCOGRAPHIE

Walls Of Jericho (1985)
Helloween (EP) (1985)
Keeper Of The Seven Keys Part I (1987)
Keeper Of The Seven Keys Part II (1988)
Pink Bubbles Go Ape (1991)
Chameleon (1993)
Master Of The Rings (1994)
The Time Of The Oath (1996)
High Live (1996)
Better Than Raw (1998)
The Dark Ride (2000)
Rabbit Don't Come Easy (2003)
Keeper of the Seven Keys - The Legacy (2005)
Light The Universe (mini-CD) (2006)
Gambling With The Devil (2007)
Live On 3 Continents (DVD) (2007)
Live In Sao Paulo (2007)
7 Sinners (2010)
Unarmed - Best Of 25th Anniversary (2010)
Straight Out of Hell (2013)
My God-Given Right (2015)
Helloween (2021)
Giants & Monsters (2025)

Helloween - Straight Out of Hell

(2013) - heavy metal power metal - Label : The End Records Sony Music

Quand des musiciens disent de leur prochaine création qu’elle sera amusante, sans surprise et s’inscrira dans la continuité des précédentes, l’envie de grimper sur la table pour pratiquer la danse du bonheur en déchirant sa chemise vient rarement à l’esprit. Quatorzième LP de Helloween, Straight Out of Hell se profile comme étant réservé à un public conquis d’avance. Mais est-ce vraiment le cas ?

Les accents orientalisants et le refrain épico-mélancolique de "Nabatea" en ouverture pourrait laisser croire à une virée hors de l’autoroute du power metal germanique que la section de Hambourg balise depuis trois décennies. Deux breaks viennent aérer les sept minutes de la piste d’ouverture, dont un n’a pas résisté à la version single (dommage, c’était le meilleur des deux). Toutefois le tempo rapide propulsé à la double-pédale, le riff tranchant et, aussi, les couplets banals forment une cavalcade qui ne dépaysera pas les fans. Autre timide pas-de-côté : une ballade, "Hold Me in Your Arms", portée par un joli refrain souligné par les cordes, copieusement répété – probablement pour compenser des couplets moyens et un solo rachitique, là où le genre réclame de la flamboyance, un guitar hero, un John Sykes, un Vito Bratta.
Weikath et Gerstner sont pourtant capables d’envoyer du bois, ce qu'ils font surtout quand le reste du morceau est moyennement accrocheur, comme "World of War" ou le confus "Burning Sun", qui n’a pas vraiment le profil du single qu’il est censé être - "Waiting for the Thunder" aurait mieux convenu, fort d’un gimmick au piano astucieux et d’un refrain héroïque qui évoque le thème de… "Fame". Quant aux autres déviances - un bien grand mot - elles frisent le pathétique avec "Asshole" sur laquelle Deris et ses compères disent plein de gros mots en mode ados attardés sur un motif vaguement grunge et "Wanna Be God", un pastiche tellement évident de "We Will Rock You" que le groupe s’est senti obligé de le dédier à Freddie Mercury.
Le reste est du Helloween pur jus de citrouille. Du moulinage de triple croches scandé par une batterie non syncopée, du refrain héroïque tel celui de "Years" faisant songer à "Guardians", un bref ralentissement pour reprendre son souffle, sur "Church Breaks Down" et la chanson-titre que Deris assaisonne de nasillardises. Malheureusement, les refrains sont peu mémorables, y compris ceux du pourtant prometteur "Live Now!" et de "Far from the Stars", l’habituelle et robuste réminiscence des deux premiers Keeper of the Seven Keys signée Großkopf. Et il ne faut pas espérer trouver des dingueries du côté des anecdotiques bonus.

Oui, bon, il fallait bien trouver une accroche, puisque les membres de Helloween n’ont pas cru bon d’en proposer une, pas plus rhétorique que musicale d’ailleurs. Straight Out of Hell est conforme à ce que ses concepteurs avaient annoncé : du normal, du convenu, de l’énergique, du sympathique. Rien d’inoubliable, rien d’horrible non plus en dépit d’un ou deux titres discutable(s) : les aficionados seront rassurés et le reste de la population continuera à passer à côté de ce qui ressemble de plus en plus à une institution, avec tout ce que cela implique de rigidité et de non remise en question.